Publié le 26 septembre 2024 Mis à jour le 9 octobre 2024
le 2 septembre 2024

Depuis la rentrée de septembre 2024, Mathilde Bombart assure la direction de l'UFR Lettres, sciences du langage et arts (LESLA).

Entretien avec Mathilde Bombart

Son parcours

M. B : Je suis professeure de littérature française du 17e siècle. J’ai été élève à l’ENS de Fontenay-Saint-Cloud (Lyon, maintenant !) et je suis agrégée de Lettres Modernes. J’ai fait une thèse à l’université de la Sorbonne nouvelle. J’ai enseigné deux ans en collège et en lycée, en région parisienne, puis mon premier poste fixe à l’université a été aux États-Unis où j’ai vécu pendant cinq ans, entre la côté Ouest (à l’université de Berkeley, pour un an), et la côte Est, à l’université de Rutgers, près de New-York. Je suis finalement revenue en France comme maîtresse de conférences à l’université Jean Moulin Lyon 3, et après mon Habilitation à diriger les recherches, que j’ai soutenue à l’EHESS en 2018, j’ai été professeure à l’UVSQ-Paris Saclay, avant d’être recrutée à l'Université Lumière Lyon 2, en 2022. J’ai beaucoup bougé, ce qui n’a pas toujours été simple pour la vie personnelle ! mais je considère aussi que c’est une chance car j’ai une vision très diversifiée de l’enseignement et que j’ai pu éprouver très concrètement que, comme le disait Pascal, « vérité en-deçà des Pyrénées, erreur au-delà »… Je suis particulièrement contente d’avoir connu plusieurs modèles d’organisation pédagogique et de vie universitaire car cela me permet d’essayer de rester le plus souple possible face aux questionnements et difficultés pouvant se présenter. 

Ses intérêts de recherche

M. B : Ma recherche s’inscrit dans l’Institut d’Histoire des Représentation et des Idées dans les Modernités (Ihrim), une unité mixte de recherche CNRS/Université, où je fais partie d’un groupe très actif de chercheures et chercheurs sur la littérature de l’Ancien Régime venant de tous les établissements du site Lyon-Saint-Étienne. Je privilégie une approche socio-historique des œuvres, qui vise à les comprendre à partir d’une contextualisation fine de leur moment et de leurs modes de publication : le 17e siècle est un temps particulier pour l’histoire de la littérature, puisque c’est là que se fixent les grands cadres symboliques, économiques et sociaux qui vont structurer le monde littéraire jusqu’à nos jours.
J’aime travailler sur des corpus instables, des œuvres prises dans des polémiques, par exemple, ou donnant lieu à des conflits d’interprétation. Je me suis par exemple intéressée à des romans à clefs : des œuvres où des lecteurs et lectrices ont vu la représentation de personnages contemporains sous des noms de fiction. Mais la plupart des auteurs et autrices des livres en question refusent cette lecture, la jugeant trop réductrice pour leur propos. Depuis quelques années, j’ai développé aussi de nouvelles recherche autour des femmes autrices et des femmes dans le monde du livre au 17e siècle : beaucoup de connaissances sont encore à construire sur ces domaines. Ce sont des sujets qui intéressent les étudiantes et étudiants et qui font partie des axes forts tant de l’IHRIM que de l'Université Lumière Lyon 2. 

Son projet pour l'UFR LESLA

M. B : L’UFR LESLA offre un environnement de travail d’une très grande richesse humaine et intellectuelle, tant pour ses personnels administratifs, ses enseignantes et enseignants chercheurs, que ses étudiantes et étudiants. Mon projet se développe notamment avec l’appui de ma collègue Pascale Brillet Dubois, qui a été élu vice-doyenne à mes côtés, et dont la présence me permet une prise de fonction optimale. 
Je souhaite contribuer au renforcement et au développement de l’UFR en y promouvant l’équilibre, la collégialité, le dialogue et la transparence. J’ai confiance en la discussion collective, que je souhaite mettre au cœur de notre fonctionnement quotidien et de la gouvernance de l’UFR et de son conseil. Une des spécificités de l’UFR est l’existence de départements sur des périmètres disciplinaires et scientifiques différents : j’aimerais contribuer à renforcer leur dialogue et leur synergie. J’entends prêter une attention spécifique aux tensions que provoque le sous-encadrement, mais aussi les besoins des disciplines plus rares. J’espère favoriser les initiatives pédagogiques et pour la recherche : aider à dégager du temps pour celle-ci, ou, tout simplement, pour la prise de recul et la réflexion sur nos pratiques professionnelles. Cela me semble d’autant plus important en une période où les sollicitations nombreuses pour tous risquent d’entraîner surcharge et désorganisation.
 

Trois domaines me tiennent particulièrement à cœur :
♦ celui de nos partenariats internationaux, et de la mobilité à l’international des étudiantes & étudiants et du personnel ;
♦ celui, qui nous arrive par une actualité galopante, de l’Intelligence artificielle. Comment se saisir avec mesure et prudence d’un outil aussi riche de promesses qu’il suscite d’inquiétudes ? Une formation de toutes, étudiantes et étudiants, comme enseignantes et enseignants, et personnels aux enjeux d’un usage bien compris de cet outil me semble un préalable.
♦ Le troisième domaine que je souhaite affermir est celui de ce qui me semble être le cœur même de l’université, soit l’articulation de l’enseignement avec la recherche, et de ceux-ci à la promotion des savoirs dans l’ensemble de la société. Qu’il s’agisse du développement de coopérations entre filières et disciplines au sein de la composante ou entre composantes, du soutien à l’excellence académique, de l’invention de formes nouvelles d’articulation de la recherche avec la formation, dès la licence si cela semble pertinent, de la valorisation des projets et des réalisations des chercheurs et chercheuses ainsi que des étudiantes et étudiants, les pistes sont nombreuses pour celles et ceux qui souhaiteront s’en emparer, et que je ferai tout mon possible pour soutenir.
Questionnaire de Proust
Quelle est la ville où vous aimeriez vivre ?
M. B : Je me plais beaucoup à Lyon où j’habite depuis 6 ans. Mais ayant découvert Barcelone tout récemment, je me suis dis que ce serait sans doute un lieu parfait pour vivre.

Quel est votre film culte ? 
M. B : Interstellar, de Christopher Nolan, sorti en 2014.

Si vous n'étiez pas devenue Directrice de l'UFR LESLA, qu'auriez-vous aimé faire ?
M. B : … de la recherche, peut-être ?

Quel est votre mot favori ?
M. B : Rose.

Qu'est-ce qui vous fait peur ?
M. B : L’idée de me retrouver enfermée pour la nuit dans un bâtiment public, comme l’université.

Quel est le don que vous aimeriez posséder ?
M. B : Le don du sommeil sur commande.
Quel est le dernier livre que vous ayez lu ?
M. B : Le roman Rousse de Denis Infante, paru au printemps dernier. C’est la vision d’une renarde sur un monde après une catastrophe dont on ne sait rien, et qui renaît sans humains, où l’auteur a inventé un style très efficace pour imaginer la voix intérieure animale.

Que vous reproche-t-on souvent ?
M. B : Bizarrement (pour moi !), d’être trop optimiste…

Qu'est-ce qui vous fait rire ?
M. B : En ce moment, la série Slow Horses.

Que détestez-vous ? 
M. B :  Les personnes qui ne parlent que d’elles sans vous poser une seule question.

Quelle est votre devise ?
M. B : « What does not kill you makes you stronger. »

Quel est le moment de la journée que vous préférez ?
M. B : L’apéro !
 

Une direction "en binôme"

Mathilde Bombart sera épaulée par Pascale Brillet Dubois, professeure en langue et littérature grecques et chercheuse au laboratoire HiSoMA, directrice adjointe de l'UFR.
→ Consulter son portrait

Informations pratiques

Contact

Mathilde Bombart, Directrice de l’UFR LESLA :