Publié le 15 décembre 2025 Mis à jour le 15 décembre 2025
le 12 décembre 2025
Campus Berges du Rhône
14h00
Salle MOM.005, Bâtiment de la Maison de l'Orient et de la Méditerranée, Amphithéâtre Benveniste, BDR
Madame PAULINE GENISSEL présentera ses travaux en soutenance le vendredi 12 décembre à 14h00,  à l'adresse suivante:
Lieu : campus Berges du Rhône Bâtiment de Maison de l'Orient et de la Méditerranée (MOM.005) Rue Raulin 69007 LYON

Titre des travaux: Devenir wagnérien : naissance et développement pluriforme d'un processus d'appropriation chez Vincent d'Indy (1869-1889)

La soutenance sera publique.

École doctorale : Arts mention Musicologie
Directeurs de thèse: Monsieur Jean-Christophe BRANGER et Monsieur Stefan KEYM.

Membres du jury :
  • M. Jean-Christophe BRANGER, Université Lumière Lyon 2, Directeur de thèse
  • M. Stefan KEYM, Université de Leipzig, Co-directeur de thèse
  • Mme Clair ROWDEN, Université de Glasgow, Rapporteure
  • Mme Cécile LEBLANC, Sorbonne Nouvelle, Rapporteure
  • M. Yannick SIMON, Université Toulouse-Jean Jaurès, Examinateur

Mots-clés :
Opéra, wagnérisme, Wagner, Transfert culturel, appropriation, d'Indy

Résumé :
La thèse de doctorat intitulée « Devenir wagnérien : naissance et développement pluriforme d’un processus d’appropriation chez Vincent d’Indy (1869-1889), soutenue en 2025 à l’université Lumière Lyon 2, explore le processus par lequel Vincent d’Indy, compositeur français né en 1851, devient wagnérien. L’étude se concentre sur les vingt premières années de sa carrière, marquées par des évènements culturels et politiques forts depuis le conflit franco-prussien de 1870. Le point de départ de cette recherche est l’expérience de d’Indy à Bayreuth en août 1876, là où l’inauguration du Festspielhaus et la création du Ring de Wagner ont profondément marqué les esprits.
Avant 1876, la réception de Wagner en France est contrastée. Les Français découvrent son œuvre en version concert, mais aussi dans la presse, et par quelques représentations controversées depuis celle de Tannhäuser en 1861, qui provoque un scandale. La guerre de 1870 aggrave les tensions culturelles et politiques entre les deux nations, et pousse les Français à osciller entre fascination pour l’innovation wagnérienne et rejet nationaliste. Des figures comme Bizet, Massenet, Saint-Saëns ou Chausson illustrent cette ambivalence: certains finissent par reconnaître la grandeur de Wagner, tandis que d’autres s’en détournent. Vincent d’Indy, lui, choisit une voie différente dès la fin des années 1860 : il s’immerge dans la culture allemande, étudie en profondeur l’œuvre de Wagner,et cherche à faire du « drame wagnérien » un levier pour la création musicale française.
La problématique de la thèse interroge la nature du rapport qu’entretien d’Indy avec l’œuvre de Wagner, depuis la première année de sa carrière (1869)jusqu’à la composition de Fervaal (1889-1895) : s’agit-il d’une rupture, d’un prolongement, ou d’une appropriation personnelle et créative ? Pour y répondre, l’auteure de cette étude s’appuie sur une définition précise de l’appropriation, comprise comme un processus individuel né d’une rencontre avec un objet artistique, générant bien plus qu’une imitation ou une transgression, mais une réinterprétation et une orientation de ses idées. Ce processus est analysé à travers quatre critères établis par les spécialistes des transferts culturels : les besoins des membres de la culture importatrice, les acteurs,chemins et médias de transfert, les modifications et métissages des concepts importés, et les discours tenus sur les transferts. Beaucoup de sources ont alors été mobilisées, dont des archives inédites conservées dans le château du compositeur. La thèse, structurée en trois parties, montre que ce lent processus d’appropriation englobe différents aspects de la vie du jeune compositeur : son immersion dans la culture allemande, pendant laquelle intervient sa rencontre marquante avec l’œuvre de Wagner, le développement de sa construction artistique et intellectuelle, et enfin, la mise en pratique de ses idées investies du concept wagnérien qu’il perçoit. De là découlent trois champs d’exploration que croise le développement pluriforme du processus d’appropriation. Devenir wagnérien par la compréhension et la maîtrise de l’œuvre de Wagner, c’est le chemin qu’emprunte et poursuit le jeune d’Indy dès la première année de sa carrière. La Forêt enchantée (1878) en est le premier résultat : bien que non destinée au théâtre, cette partition orchestrale intègre des éléments de la théorie du drame
wagnérien, comme la fusion de la musique, de la poésie et de la danse, ou l’utilisation symbolique des leitmotive. D’Indy ne se contente pas d’imiter Wagner, il exploite ses concepts pour créer et théoriser une œuvre originale, contribuant à la modernisation de la musique française après 1870. Enfin, cette recherche apporte aussi un éclairage supplémentaire sur les transferts culturels franco-allemands de la fin du XIXe siècle, et sur l’impact profond de l’œuvre de Wagner bien au-delà du domaine de l’opéra.

Informations pratiques

Lieu(x)

Campus Berges du Rhône