Publié le 27 mars 2021 Mis à jour le 27 mars 2021
le 2 mars 2021

Édition critique d'Isabelle Bretaudeau, Maîtresse de conférences à l’Université Lumière Lyon 2, membre du laboratoire Passages XX-XXI (EA 4160) au sein duquel elle coordonne, avec Marion Le Corre-Carrasco, son axe "Intermédialité".

Entre 1879 et 1891, Ernest Chausson composa dix motets. Seul l’Ave verum corpus (1883) fut édité de son vivant. Tota pulchra es, Maria (1886) et Pater noster (1891) parurent chez Rouart-Lerolle en 1922, quand Deus Abraham (1883), Ave Maria (1885) et Tantum ergo sacramentum (1891) furent édités conjointement à la Librairie de l’Art Catholique en 1926, tous vraisemblablement sous l’impulsion de la veuve du compositeur, Jeanne Escudier-Chausson (1862-1936). Quatre motets demeuraient inédits : O salutaris hostia (1879), Ave maris stella (1886), Lauda Sion salvatorem (1888) et Benedictus (1890). Parmi l’ensemble des sources accessibles et consultées, Deus Abraham, Ave verum et Pater noster présentaient une version manuscrite autographe alternative à l’œuvre déjà publiée. Les différences relevées affectaient significativement l’énergie et l’articulation générales de chacune des trois pièces. Il a semblé judicieux de les éditer parallèlement à la version déjà parue. Cette intégrale regroupe donc au total treize pièces, dont sept étaient à ce jour inédites.

La publication des motets d’Ernest Chausson réunit la totalité du corpus resté jusque-là dispersé. Elle ambitionne de faire connaître le compositeur dans cet aspect méconnu de son catalogue et de redonner vie à une œuvre dont les sonorités instrumentales et harmoniques peuvent surprendre sous la plume de Chausson ; une musique belle, à la fois profonde et claire, sincère, sobre et positive dans son expression, ses intentions et son écriture.
 
Ernest Chausson (1855-1899)
Alors que ses études le destinaient à une carrière d’avocat, Chausson, au seuil de ses vingt ans, hésita entre peinture, littérature et musique. En 1878, il trancha pour cette dernière. Il prit tout d’abord des cours privés avec Massenet, puis intégra le Conservatoire dans les classes de ce dernier et de Franck. Il avait plus de vingt-trois ans. En quelque vingt-et-une brèves années de création, il laissa plusieurs œuvres remarquables, dont un opéra unique, le Roi Arthus, une Symphonie en Sib, le Poème pour violon et orchestre, le Trio en sol m., le Concert pour violon, quatuor à cordes et piano, ainsi qu’une cinquantaine mélodies dont Le poème de l’amour et de la mer et Chanson perpétuelle.
                                                                                                             

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