Mise à jour le 11 mars 2021
Les Dix Motets (opus 6, 12 et 16) - Edition critique
Isabelle Bretaudeau
Entre 1879 et 1891, Ernest Chausson composa dix motets. Seul l’Ave verum corpus (1883) fut édité de son vivant. Tota pulchra es, Maria (1886) et Pater noster (1891) parurent chez Rouart-Lerolle en 1922, quand Deus Abraham (1883), Ave Maria (1885) et Tantum ergo sacramentum (1891) furent édités conjointement à la Librairie de l’Art Catholique en 1926, tous vraisemblablement sous l’impulsion de la veuve du compositeur, Jeanne Escudier-Chausson (1862-1936). Quatre motets demeuraient inédits : O salutaris hostia (1879), Ave maris stella (1886), Lauda Sion salvatorem (1888) et Benedictus (1890). Parmi l’ensemble des sources accessibles et consultées, Deus Abraham, Ave verum et Pater noster présentaient une version manuscrite autographe alternative à l’œuvre déjà publiée. Les différences relevées affectaient significativement l’énergie et l’articulation générales de chacune des trois pièces. Il a semblé judicieux de les éditer parallèlement à la version déjà parue. Cette intégrale regroupe donc au total treize pièces, dont sept étaient à ce jour inédites.
La publication des motets d’Ernest Chausson réunit la totalité du corpus resté jusque-là dispersé. Elle ambitionne de faire connaître le compositeur dans cet aspect méconnu de son catalogue et de redonner vie à une œuvre dont les sonorités instrumentales et harmoniques peuvent surprendre sous la plume de Chausson ; une musique belle, à la fois profonde et claire, sincère, sobre et positive dans son expression, ses intentions et son écriture.