Mise à jour le 31 mai 2024
Publié le 31 mai 2024 Mis à jour le 31 mai 2024

Le Festival La Rochelle Cinéma – FEMA, une célébration annuelle du septième art depuis 1973, réunit chaque année une multitude de cinéphiles autour d'une sélection diversifiée de films. Cet événement incontournable offre une plateforme pour découvrir, honorer et réfléchir à l'héritage du cinéma.

Le Concours de la Jeune Critique, une initiative du festival en partenariat avec d'autres institutions culturelles et éditoriales, vise à encourager la jeune génération à s'engager dans la critique cinématographique. Pour la 7eme année, ce concours, ouvert aux jeunes de moins de 30 ans, consistait à produire une critique écrite, audio ou vidéo sur l'un des films projetés lors du Festival, en particulier ceux présentés lors de la journée Daniel Day-Lewis ou de la rétrospective Marcel Pagnol.

Parmi les participants, Lou Leoty, étudiante en Master 1 Cinéma et Audiovisuel à l'UFR LESLA de l'Université Lumière Lyon 2, s'est démarquée en remportant le premier prix grâce à sa critique du film  Le Temps de l'innocence de Martin Scorsese.
Son parcours atypique, après avoir effectué deux années de Classes Préparatoires aux Grandes Écoles (CPGE) en lettres, témoigne d'une passion pour le cinéma et d'un désir profond de se professionnaliser dans la critique.


Dans son article  intitulée "Les ombrelles de New-York", Lou analyse brillamment les thèmes et les motifs du film et met en évidence les nuances des différentes performances. Elle relève comment Scorsese explore les tensions sociales et morales au sein de la haute société new-yorkaise du XIXe siècle. Elle souligne également la prouesse subtile de l'acteur Daniel Day-Lewis et la maestria de la mise en scène du réalisateur, qui parvient à capturer l'essence même du roman d'Edith Wharton. Cette critique reflète non seulement sa compréhension approfondie du cinéma, mais aussi sa capacité à articuler des idées complexes de manière claire et convaincante. 

Lou  partage : "J'ai envoyé mon article comme l'on envoie une bouteille à la mer, et suis très heureuse d'avoir été récompensée par un jury de professionnels.. Ce premier prix m'offre une reconnaissance et une légitimité dans ma vocation..."

Le parcours de Lou témoigne de l'importance de soutenir et de valoriser les jeunes talents émergents en leur fournissant les ressources et les opportunités nécessaires pour s'épanouir dans l'industrie cinématographique. À l'UFR LESLA, le parcours Licence Arts du spectacle qu'a suivi la lauréate propose un atelier d'écriture critique qui inclut une initiation à la critique de cinéma. Offert sous forme de stage intensif et immersif, il permet aux étudiants de travailler sur des films à l'affiche, en se mettant en situation de critiques professionnels. Ces stages, encadrés par les maitres de conférence Nedjma Moussaoui  et Philippe Roger se font en collaboration avec deux salles art et essai : Comoedia et Cinémas Lumière. Plusieurs très bonnes critiques d'étudiants issues de ces ateliers ont été publiées sur le site du Comoedia.

Félicitations à Lou Leoty pour cette distinction méritée, qui honore à la fois son parcours individuel, le Master Cinéma et Audiovisuel de l'UFR LESLA et  témoigne de son engagement et de son talent prometteur. En remportant ce premier prix, Lou Leoty gagne une invitation au FEMA avec deux accréditations et deux nuits pour deux personnes à l’Hôtel Saint Nicolas, une année d’adhésion au Syndicat Français de la Critique de Cinéma ainsi qu'une année d’abonnement à LaCinetek.

 

La critique

 
Les ombrelles de New-York
À propos de Le Temps de l’innocence de Martin Scorsese, avec Daniel Day-Lewis

“Heureux qui porte sa foi pure au fond de son cœur, il n’aura regret d’aucun sacrifice ! “  Faust II, Goethe.
C’est l’opéra adapté du chef-d’œuvre de Goethe, Faust, qui introduit le film de Scorsese, dessinant ainsi le reflet de la tragédie pudique qui va se jouer, le déchirement entre la passion et le conformisme, entre la pensée et l’action. Dès le générique floral et dentelé pensé par Saul Bass, le film dresse ses motifs : la dentelle pour la société corsetée, la fleur pour la passion et l’éphémère, une fusion impossible en ce New-York de 1870, dans lequel la tradition, les codes et la politesse font encore la loi.
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