Rencontre proposée dans le cadre du séminaire Genre et Littérature, qui a pour thématique "Paroles sorcières, puissance invaincue du langage", et à l'occasion du XVIIIe Sommet de la Francophonie se tenant les 19 et 20 novembre prochains à Djerba (Tunisie).
Venez rencontrer l'autrice franco-tunisienne, Fawzia Zouari, qui abordera le « féminisme magique » comme une forme alternative de résistance.
La rencontre est ouverte à tou.tes, merci de vous inscrire auprès de Francesca FURINI
- L'autrice
Fawzia Zouari -
Fawzia Zouari (1955-), écrivaine tunisienne et française est arrivée en 1979 à Paris pour préparer une thèse de littérature française à l'Université Sorbonne. Sa thèse de doctorat a porté sur Valentine de Saint-Point, une poètesse présentée souvent comme futuriste, mais qui s'était fait connaître aussi pour sa tentative de rétablir un dialogue entre "l'Orient " et "l'Occident".
Une fois sa thèse de doctorat soutenue à l’Université de la Sorbonne, tout en menant sa carrière d’écrivaine, Fawzia Zouari a travaillé à l'Institut du Monde Arabe pour promouvoir la littérature ou en tant que journaliste notamment dans le magazine Jeune Afrique.L'oeuvre littéraire de Zouari questionne le rapport à la tradition, le statut des femmes, la vie en situation diasporique... Elle compte de nombreux romans et récits dont Le Corps de ma mère [Joëlle Losfeld, 2016], Gallimard, Folio, 2018, qui a obtenu le prix de la Francophonie. Elle a obtenu également le grand prix tunisien de la littérature, Le Comar d'or pour son roman La Deuxième épouse en 2007. Son dernier récit est Par le fil je t’ai cousue (Plon, 2022)
- Le séminaire
Genre et Littérature -
Paroles sorcières, puissance invaincue du langage
Médée, Circée, la marâtre de Blanche-neige, les figures de sorciers et de sorcières ne hantent pas seulement la littérature populaire (cinéma, contes, bande dessinée…), la mythologie mondiale, les récits merveilleux ou fantastiques… Ces personnages ouvrent sur un imaginaire de l’étrange et de l’étranger, et permettent des explorations romanesques d’un large éventail de l’obscur, du marginal, de l’inexpliqué…
Après avoir été diabolisée et persécutée, ou caricaturée et traitée avec désinvolture dans les cultures populaires, la sorcière est désormais devenue, depuis les années 1960-1970, une figure de la subversion féministe au point de donner son nom à une célèbre revue francophone . De nombreux ouvrages relisent l’histoire des sorcières à l’aune des approches féministes et de genre : le livre de Mona Chollet qui a inspiré le titre de ce séminaire, Sorcières : la puissance invaincue des femmes, (Paris : Zones, 2018), ou le livre de Silvia Federici, Caliban et la sorcière, femmes, corps et accumulation primitive, traduit par le collectif Senonevero et revu par Julien Guazzini, (Genève, Entremonde, 2014) ou encore sur un mode plus académique, l'ouvrage de Christine Planté, Sorcières et sorcelleries, publié aux PUL (Presses universitaires de Lyon) en 2002... Dans son Guide pratique du féminisme divinatoire (2015), Camille Ducellier proposait même une sorte de vademecum pour sorcières écoféministes, transnationales et queer sur un mode ludique et néanmoins militant...
Dans ce séminaire, il est question d’analyser ce que les personnages de sorcier.es font à la littérature : comment ces personnages conçus en dehors des normes réalistes transforment la perception du monde et le rapport à la mimesis. Et, symétriquement, comment la parole sorcière subvertit les normes de genre(s) : (littéraires et de rapports de sexe). On se demandera s’il n’existe pas derrière tout projet littéraire un rêve de parole magique, propitiatoire ou métamorphique, sulfureuse ou enchanteresse... Mais plus précisément, l'on essayera d'analyser l'articulation d'un imaginaire performatif du langage à la figure du/de la sorcière comme source d'un savoir alternatif.
Informations pratiques
Lieu(x)
Campus Berges du Rhône
86 rue Pasteur - LYON 7e