Mise à jour le 11 juin 2020
Publié le 17 février 2020 Mis à jour le 11 juin 2020
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Ressources numériques de l'Université Lumière Lyon 2


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Ressources produites par le CFMI



 
Art
et multimodalité
Dossier réalisé par les étudiants de DUMI et parcours PMTDL du Master, sous la direction de Muriel Joubert.
 

Un certain nombre de genres artistiques réunissent plusieurs voies d’expression (théâtre, opéra, cinéma…) et font appel à plusieurs sensorialités (ouïe, vision pour les principales). Quand l’œuvre d’art fait appel à un seul média (par exemple la musique seule), n’est-elle pourtant réservée qu’à la seule ouïe ? Quant à l’œuvre d’art multimodale, est-elle toujours conçue sur le mode narratif des genres précédemment évoqués ?

Les étudiants de DUMI 1, DUMI 2 et de Master 1 PMTDL du CFMI de Lyon se sont penchés sur la question, pendant l’année 2018-2019, sous la direction de leur enseignante Muriel Joubert. Ce dossier est le fruit de réflexions collectives (synthèses de cours), de participations individuelles (notices de concert, interview, dossier simulé de production) qui éclairent une œuvre en particulier.

Lire le dossier en ligne sur le blog du Département Musique & Musicologie de l'Université Lumière Lyon 2

Corps, musique
et numérique
La synthèse de cette journée professionnelle organisée par le CFMI est disponible sur le site de l'ina-grm : https://sites.inagrm.com/cfmi/co/Journees_Pro_2017_CFMI.html

Les évolutions technologiques questionnent les manières d’aborder l’acte artistique et sa transmission. Le renouvellement de la lutherie depuis l’introduction de l’électronique n’est pas sans impacter fortement le geste musical ainsi que sa relation à la perception de l’espace auditif et visuel.

L’instrumentarium (acoustique, électronique, informatique) ne peut nous faire oublier la place centrale du corps, à la fois source et prolongement de la production artistique. Les outils numériques peuvent contribuer à ouvrir et explorer de nouvelles perspectives, contraindre, détourner et transgresser les modes traditionnels de jeu pour les exploiter ; parfois aussi peuvent-ils simplement amplifier l’existant. Autant de possibles qui amènent les passeurs d’arts à interroger l’interaction entre danse et musique, à considérer la place de l’individu et du collectif ainsi que les modalités de collaboration dans la mise en œuvre du processus créatif. De la même manière, les procédés multimédias appellent à une réflexion sur les stratégies d’enseignement et d’apprentissage pour faire vivre aux musiciens en herbe une expérience sensible du son et du mouvement.

Cette rencontre professionnelle présentera, en résonance au festival des arts numériques RVBn, des dispositifs interactifs, des retours d’expériences, des débats ainsi que des communications. Ces éléments chercheront à éclairer les enjeux qui sont au cœur des pratiques des musiciens intervenants et plus largement des acteurs culturels, artistiques ou éducatifs d’aujourd’hui. 

9h30 : accueil

10h00 : Introduction
Fabrice Mazzolini, directeur du CFMI Lyon 2
Représentant de l’Université Lumière Lyon 2
Représentant de la Ville de Bron/du festival RVBn

10h30 : Corps connecté, corps instrument 
Communication de Maxence Grugier, journaliste - spécialiste des arts numériques et rédacteur en chef de feu-Cyberzone
11h15 : Échanges

11h30 : Intermède musical Lifelines par Xavier Garcia

11h40 : Du spectacle vivant à la création enfantine
Table ronde
Discussion ouverte autour de la création numérique pour corps et musique
Maflohé Passedouet – Cie Mobilis Immobilis « Corps Tangibles » : mondes interactifs immersifs pour workshops tout public et/ou exposition
Pierre Amoudruz (AADN) et David Guerra « Dématérialisé » : performance audio-vidéo pour corps et geste instrumental
Mireille Poulet-Mathis, directrice de la Cité des Arts de Chambéry - « Oreilles en boucles » ; festival de création numérique musicale enfantine - Cité des Arts - Chambéry
Martin Bouveresse, co-directeur de l’École de Musique Guy Laurent - Saint-Fons
12h15 : Échanges

12h30 : Déjeuner

14h00 : La présence du corps et du geste dans la musique instrumentale contemporaine : quelques aspects et fondements
Muriel Joubert, Prag-chercheur au département de Musicologie de l’Université Lyon 2,
Passages XX-XXI

14h20 : Le geste dans la musique contemporaine et les nouvelles lutheries : de « Light Music » de Thierry De Mey au « Light Wall System », une plateforme de création pluridisciplinaire
Communication de Vera Potapova ep.Geslin
15h00 : Échanges

15h15 : Intermède musical Belzebuth pour smartphones, par Xavier Garcia avec la participation des étudiants du CFMI Lyon 2 et du public
 
Si vous souhaitez être acteur de l'intermède musical Belzebuth de Xavier Garcia, nous vous invitons à télécharger sur votre smartphone les cinq applications suivantes : 
sfWindy - sfIter - sfSiren - sfTrumpet - sfMoulin
Ces applications sont proposées gratuitement par GRAME - Centre National de Création Musicale dans l’AppStore et Google Play.


15h30 : Pratiques et transmission
Table ronde
Présentation de projets artistiques et pédagogiques menés dans des contextes différents
réunissant des structures éducatives, sanitaires et culturelles
Sébastien Églème, musicien et Amélie Henry, directrice de l’école de Corcelles
Anne Jeanrenaud, directrice de l’école maternelle Audrey Hepburn à Lyon
Laetitia Pauget, musicienne intervenante à l’école - Cité des Arts de Chambéry 
16h15 : Échanges

16h30 : Présentation du dispositif Creamus par Dominique Saint Martin, responsable éditorial du site GRM et de la production webradio
16h45 : Échanges

17h00 : Conclusion par Maxence Grugier

17h30 : Goûter apéritif – stands d’information
18h30 : Performance audio-vidéo pour corps et geste instrumental Dématérialisé, création 2016 - Pierre Amoudruz et David Guerra (avec le concours de Jeanne Brouaye : conseil chorégraphique) dont une présentation est à découvrir sur le site d'AADN
Production : AADN – Arts et cultures numériques Lyon 
19h30 : Fin

La synthèse de la journée est disponible sur le site de l'ina-grm : https://sites.inagrm.com/cfmi/co/Journees_Pro_2017_CFMI.html
L'art et la petite enfance :
relation sociale ?
Lien sensible ?
Le regard d'Anne Lacassagne (musicienne et ancienne responsable pédagogique GAM Pau) sur cette journée professionnelle organisée par le CFMI

Cette journée fut marquée par la richesse des témoignages, des échanges et des propositions artistiques qui nous ont été donnés à écouter et à vivre.

L'ouverture musicale proposée par les musiciens du CFMI, a ouvert nos oreilles, notre désir de rencontre, notre capacité à écouter.
Les sons venus à nous, ont apporté douceur, apaisement et bien-être; ils ont fait vibrer en chacun de nous l'enfant toujours présent.
Nous avons besoin de ces respirations et de ces pauses sensibles.

En tant qu'adulte, nous avons eu le plaisir de participer aux ateliers "d'expérience dansée" et "d'écoute musicale". Dans le silence des mots, nous avons partagé le plaisir du mouvement, de la rencontre; j'ai envie de dire que nos visages se sont ouverts et les sourires les ont éclairés.

L'atelier d'écoute musicale collective nous a permis de vivre, et de revisiter nos  émotions, nous sommes entrés dans un univers de "petits sons". On fait silence, on se rend disponible au son qui vient, qui part, qui circule.
L'expérience de se poser, d'écouter, d'arrêter le flux de la pensée, nous rapproche de l'enfant et nous aide à entrer dans cette relation sensible avec lui.
Pas besoin de parler après une écoute… restons dans la résonance du son! 
Il est important de préserver cette intimité pour nous adultes, mais aussi pour les enfants.

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En introduction à cette journée, Fabrice Mazzolini nous a rappelé que l'accès à l'art et à la culture est un droit fondamental.  
Les deux ministères chargés de la petite enfance et de la culture l'ont réaffirmé en présentant le 08 décembre 2017, un nouveau protocole qui revitalise le précédent signé en 1989. 

Eugénie Bordier, Hélène Koempgen, Marc Caillard, nous ont présenté ce protocole qui fut un des points de référence pour nos réflexions de la journée.
Par ce nouvel acte, les deux ministères concernés investissent pleinement les questions liées à l'art et à la petite enfance. Ils s'engagent à renforcer leur partenariat dans ce domaine.

Ce nouveau protocole nous interroge sur la place donnée à l'art et à la culture.
Il appelle à un réveil citoyen des professionnels de la petite enfance, des artistes, des parents, pour que cette place soit centrale.
Mais comment faire vivre le protocole avec les personnes qui sont sur le terrain? 

J'ai récemment eu un échange à ce sujet, avec Véronique Pédurthe, directrice de crèche à Pau: "un nouveau protocole, d'accord! c'est encourageant. Si les financements suivent, c'est encore mieux; mais les professionnels doivent avoir la conviction que l'éveil artistique et culturel du jeune enfant est important, car s'ils ne portent pas eux aussi le projet artistique, il n'en reste rien; d'où la nécessité d'insister sur la formation. Dans la formation initiale, on apprend à s'occuper d'un enfant dans la quotidienneté, mais il faut impérativement travailler à l'ouverture à l'art et à la culture avec les personnes qui sont auprès des enfants".
Elle continue en évoquant les remarques d'une personne nouvellement embauchée dans sa structure. Durant la première journée, elle l'accompagne dans les services et lui parle de culture, de chant, de partage de temps d'écoute avec les tout-petits, de l'accueil d'un spectacle à la crèche ou dans un lieu culturel.
La personne nouvellement arrivée dans l'équipe dit alors "c'est la première fois que j'ai un accompagnement autour des valeurs; on me parlait de la gestion matérielle d'une journée, mais jamais du projet éducatif et culturel défendu par la structure pour une meilleure construction de l'enfant".

Nous avons besoin d'être attentifs dans nos relations avec les autres, et plus que jamais inventifs dans les domaines artistiques et culturels pour un meilleur accompagnement du jeune enfant.
Nous savons que pour cet enfant, il est important de faire des lieux d'accueil, des lieux de vie; pour se construire, l'enfant a besoin d'un environnement "riche", sécurisant et chaleureux.
L'art porteur de sensations, permet d'exprimer des émotions différentes pour chacun, d'explorer, d'expérimenter le monde qui l'entoure dans une relation sensible.

Comme nous, le jeune enfant communique avec son corps, son bien-être, ses émotions, ses malaises, son émerveillement; il est sensible au langage non verbal de l'adulte qui l'entraine vers de nouvelles propositions.

N'oublions pas le plaisir immense et partagé entre enfants et adultes, dans ces rencontres autour de l'art et de la culture; des rencontres qui viendront habiter et nourrir notre quotidien et participer au vivre ensemble.

Lors de la table ronde, nous avons reçu de beaux témoignages, des témoignages de "duos" qui portent ensemble des projets culturels partagés entre artistes et professionnels de la petite enfance. 
Dans cette approche qui ouvre les enfants à l'art, il est apparu essentiel que cet accordage, ce désir de faire ensemble soit recherché.

Sans être systématique, ces moments d'échanges préalables permettent de mieux accueillir un projet artistique, de rassurer les professionnels de la petite enfance, d'inviter les parents afin de les sensibiliser et de les impliquer dans les démarches artistiques avec leurs enfants; il s'agit ici d'une mise en confiance qui par étapes constitue un apprivoisement mutuel dans la naissance ou le déroulement d'un projet.
Cela renforce ce lien social et chaque professionnel, chaque parent "peut dévoiler sa propre part de savoir culturel" que l'on a tous en nous.

Ce compagnonnage est parfois difficile; des contraintes administratives, financières ou le manque de temps viennent bousculer ce désir de construire et de progresser ensemble. 

"Créer, éprouver, réfléchir" constituent un processus entrainant ces interactions qui enrichissent le projet ou la production artistique. 
S’engager dans une telle démarche demande de l'exigence, de l'énergie, des échanges, une qualité de présence qui, progressivement vont enrichir la rencontre auprès des enfants. 

Apparait alors la nécessité de la formation, avec un vrai partage des compétences et des désirs comme le dit Hélène Koempgen.
Les formations doivent être remises en mouvement pour la création d'espaces artistiques sensibles et créatifs et pour redonner du sens à l'engagement professionnel.

Une dynamique de formation ne peut que favoriser cet élan dans une équipe, pour mieux porter le projet artistique. Alors que paradoxalement on assiste à l'arrivée de personnes de moins en moins formées sur les lieux d'accueil de la petite enfance, ces formations paraissent aujourd'hui, plus que nécessaires.

Joelle Rouland (1) nous rappelle à propos de l'accompagnement des adultes: 
"...pour faire ce voyage, ce qui compte c'est le désir de l'adulte, sa curiosité, son goût pour l'aventure, son envie de partager avec l'enfant des paysages nouveaux. Dans un spectacle jeune public, l'adulte fait aussi une rencontre, pour lui aussi ça doit faire des étincelles, de celles qui font vibrer l'adulte et vont ouvrir à l'enfant d'autres portes, d'autres mondes".

Cette citation nous réaffirme le rapport du symbolique que portent les projets ou les productions artistiques; l'art nous fait entrer dans ce rapport très sensible à l'enfant auquel l'artiste propose une nouvelle lecture du monde à travers la création.  

Il faudra se saisir des notions énoncées dans ce protocole (nécessité - consensus - cohérence - désir - dynamique partagée…) pour faire naitre de nouveaux projets, fédérer des initiatives, réfléchir ensemble sur ces démarches, lutter contre les stéréotypes, défendre absolument "cette rencontre avec l'artistique qui nous fait vivre et l'argumenter de manière puissante".

Nous devons toutefois nous interroger sur l'accompagnement de l'enfant, dans une  société qui met en avant et qui valorise trop souvent la rapidité, l'immédiateté, l'apprentissage précoce. 

Comment être au plus près de l'enfant en lui donnant le temps dont il a besoin?

Bien que le sujet n'ait pas été abordé, je vais évoquer la question de l'espace dans lequel vivent les tout-petits. Souvent le lieu de vie est trop ouvert: "rien pour arrêter le regard, rien pour contenir l'enfant" nous rappelle Marie-Odile Nemoz-Rigaud.(2)
Aux professionnels de réfléchir alors à la définition, parfois à l'aménagement d'espaces différenciés, adaptés aux propositions culturelles faites aux enfants. 
Je voudrais également rappeler combien la qualité de l'environnement sonore est à rechercher et à préserver.

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En fin de journée je reste dans la résonance de la relecture du "Petit Prince" d'Antoine de St Exupéry que nous a offert Frédéric Caumont. 

Dans son intervention: "De quelle planète vient le jeune enfant?", il nous fait entrer dans l'univers psychologique de la petite enfance: "le Petit Prince", récit d'une grande douceur, nous parle d'un enfant en grande détresse et qui rencontre un adulte qui va l'accompagner. 
C'est une allégorie qui nous parle de désir: désir d'être relié à l'autre, d'établir un lien.  
"Dessine moi un mouton" demande l'enfant, l'adulte ne répond pas, mais  sans se détourner de la question, lui propose un autre dessin, une caisse dans laquelle l'enfant pourra imaginer le mouton de ses rêves.
On oriente le désir de l'enfant vers l'imaginaire nous dit Frédéric Caumont. Il cite alors Françoise Dolto:  "la base de l'éducation…c'est satisfaire le besoin, ne pas satisfaire le désir …. mais le reconnaitre et le parler"

Les contes permettent aussi à l'enfant de sortir de sa solitude. Je prends ici l'exemple du Petit Poucet dont nous parle également Philippe Meirieu.
A  l'écoute du Petit Poucet, l'enfant trouve un écho à ses préoccupations, la peur d'être abandonné; il est "rassuré" de retrouver cette peur dans ce conte qui lui parle directement; il n'est plus le seul à avoir peur.

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Les contes, les rencontres que l'on propose aux tout-petits dans le domaine de l'art et de la culture nous obligent à nous questionner sur le sens et la portée de nos interventions.

Pour conclure, je vais partager des souvenirs de ma propre enfance. 
Alors que je préparais ma venue à Lyon, confortablement installée dans mon salon, mon regard s'est posé sur quelques objets qui habitent mon environnement. 
Ils viennent de ma petite enfance et me renvoient des émotions du passé qui ne s'effacent jamais tout à fait.

- un soufflet à braises: plus de cent ans qu'il ranime les flammes!
- un petit ours, compagnon de remplacement: le premier ours, le bien aimé, le consolateur fut volé et disparut sous mes yeux, quel chagrin!
- le piano, il aura donné du sens à ma vie! 
- quelques photos et des sensations fugitives...


Et puis, une image; je me revois, très petite, dans mon jardin, seule, je m'ennuie...je regarde, je reçois de douces sensations grâce à cette expérience de "ne rien faire".
"le jardin brille avec le soleil, 
 s'assombrit quand celui-ci s'éloigne.
 La pluie transforme ses couleurs, 
 et il change de forme sous le souffle du vent".
 
Voilà la musique que je cherche à créer
Je me reconnais dans ce texte de Toru Takemitsu (compositeur du XX° siècle).

Cette  expérience de "ne rien faire" nous entraine dans l'écoute. 
Il s'agit de calmer notre tumulte intérieur pour permettre à l'acte de création de germer, et aider l'enfant à être et devenir.

Anne Lacassagne


Citations
(1) Joelle Rouland "Donnons leur du lait et du beau" (Cahiers de l'éveil N°1- Enfance et Musique)
(2) Marie-Odile Nemoz-Rigaud: "Des artistes et des bébés" ( Editions Eres)
(3) Philippe Meirieu:"Apprentissage et transgression" (article universitaire)
 

Consultez le programme complet de la journée
Consultez la présentation des ateliers

partenariat Centre Hospitalier le Vinatier et CFMI – Université Lumière Lyon 2

La musique :
art du temps
ou art de l’espace ?
Dossier réalisé par les étudiants de DUMI, sous la direction de Muriel Joubert
 

La musique est considérée comme l’art du temps par excellence. Pour exister, elle doit se dérouler dans le temps, sans quoi elle ne serait qu’abstraite. La musique possède une durée dans l’interprétation comme dans l’écoute, et se développe au fil des secondes et des minutes. Le tempo et l’agogique activent le temps, l’accélèrent, le ralentissent et marquent son avancée. Dans nos cultures occidentales, le temps musical semble suivre une flèche orientée, que ce soit par la fonctionnalité tonale, par sa structure. Par ailleurs, un des temps de la musique est celui que le compositeur passe à composer son œuvre.

L’objet musical vit alors à l’intérieur de trois temporalités : le temps structurel de l’œuvre, qui peut être fixé par une partition ; le jeu temporel de l’interprète ; enfin le temps ressenti par l’auditeur.

La musique ne semble pas a priori être un art de l’espace, contrairement à des arts comme la danse, les arts plastiques ou le cinéma. Et pourtant, l’espace est bien plus présent dans la musique qu’on ne pourrait le supposer.

Tout d’abord, le son étant une onde mécanique, il ne se diffuse que s’il y a de la matière : le son ne se propage pas dans le vide. Le premier espace musical est donc bien un espace physique dans lequel la musique peut évoluer, d’autant plus qu’il constitue également un espace de diffusion. Celui-ci est plus ou moins grand, du casque audio à un grand espace acoustique tel que la salle de concert. Dès lors, comment organiser et jouer avec cet espace ainsi qu’avec les sources et corps sonores – instruments, musiciens, haut-parleurs – qui le composent ?

Il ne faudrait cependant pas limiter l’espace musical à l’espace acoustique et physique. Si notre musique est conditionnée par une organisation des « hauteurs », graves et aiguës, les graves sont considérés comme notes « basses » et les aigus à l’inverse comme notes « hautes » : c’est en tous les cas la représentation mentale que l’on s’en fait.

Ainsi, la musique fait appel à des images mentales, à des sensations ou à des émotions qui font appel à l’espace.

Les étudiants de DUMI 1ère année, année 2017-2018